“Être au servicedes pratiquants” Texte : ANTOINE FRANDEBOEUF • Photos : Badmintonphoto et D.R. LA GRANDE INTERVI EW Nommé Directeur technique national de la FFBaD depuis le 1er mai 2021, Jérôme Careil va être l’un des acteurs majeurs de la rénovation du badminton français durant cette courte olympiade qui débute. Un défi en phase avec ses convictions. jérôme careil Quel a été le cheminement qui vous a conduit à vous porter candidat à ce poste de DTN ? N’étant pas du tout carriériste, je ne me suis jamais vraiment projeté dans ce rôle. Pourtant, au fur et à mesure de mes dix années en charge de la formation (de 2011 à 2021, NDLR), mon regard s’est aiguisé sur les autres secteurs. En en discutant autour de moi, je me suis rendu compte que mon point de vue rencontrait l’adhésion, et que mes avis, devenus au fur et à mesure des convictions, pouvaient apporter de vraies réponses à la fédération. Pour voir si cela pouvait fonctionner, et surtout pour ne pas être frustré si cela n’avançait pas dans la direction que celle que j’envisageais, je n’avais donc d’autre choix que celui de présenter ma candidature. Soit tu subis, soit les autres te subissent (rires) ! Et c’est comme ça que j’ai envoyé mon dossier à quinze minutes du terme de la période de recrutement. Sur quelles expériences vous appuyez-vous ? Même si c’est un nouveau métier que je découvre depuis quelques mois, j’ai pu appréhen-der le badminton sous tous les angles depuis que j’ai rejoint mon premier club sur Niort à l’âge de dix-sept ans. L’animation m’attirait, j’ai commencé à donner un coup de main après mon BAFA, avant de passer mes premiers diplômes d’encadrant pour continuer à dynamiser le club avec tout un groupe de mordus investis. J’ai enchaîné sur le Brevet d’État, en obtenant les deux degrés qui m’ont permis de devenir salarié de deux clubs et de la ligue Poitou-Charentes… Quel a été le cheminement qui vous a conduit à vous porter candidat à ce poste de DTN ? N’étant pas du tout carriériste, je ne me suis jamais vraiment projeté dans ce rôle. Pourtant, au fur et à mesure de mes dix années en charge de la formation (de 2011 à 2021, NDLR), mon regard s’est aiguisé sur les autres secteurs. En en discutant autour de moi, je me suis rendu compte que mon point de vue rencontrait l’adhésion, et que mes avis, devenus au fur et à mesure des convictions, pouvaient apporter de vraies réponses à la fédération. Pour voir si cela pouvait fonctionner, et surtout pour ne pas être frustré si cela n’avançait pas dans la direction que celle que j’envisageais, je n’avais donc d’autre choix que celui de présenter ma candidature. Soit tu subis, soit les autres te subissent (rires) ! Et c’est comme ça que j’ai envoyé mon dossier à quinze minutes du terme de la période de recrutement. Sur quelles expériences vous appuyez-vous ? Même si c’est un nouveau métier que je découvre depuis quelques mois, j’ai pu appréhender le badminton sous tous les angles depuis que j’ai rejoint mon premier club sur Niort à l’âge de dix-sept ans. L’animation m’attirait, j’ai commencé à donner un coup de main après mon BAFA, avant de passer mes premiers diplômes d’encadrant pour continuer à dynamiser le club avec tout un groupe de mordus investis. J’ai enchaîné sur le Brevet d’État, en obtenant les deux degrés qui m’ont permis de devenir salarié de deux clubs et de la ligue Poitou-Charentes. En 2001, j’ai décroché mon professorat de sport, et j’ai intégré la Direction Régionale Jeunesse et Sports d’Orléans en tant que conseiller d’animation sportive, notamment en charge des for-mations professionnelles et de la VAE. C’est avec ce bagage qu’Olivier Bime m’a contacté en fin d’année 2010 pour me proposer de rejoindre la FFBaD sur le secteur de la formation et du suivi socio-professionnel des sportifs de haut niveau. Il a réussi à me convaincre (voir par ailleurs), m’offrant l’occasion de rapatrier le savoir-faire et les principes administratifs éprouvés à Orléans dans le contexte du badminton. Il ne s’agissait pas d’idées en l’air mais bien de concepts qui avaient fait leurs preuves. Puis Philippe Limouzin m’a proposé de prendre la direction de For-maBad en septembre 2013. Depuis, nous avons réussi, au fil des années, à créer de la valeur ajoutée pour passer de 600 journées stagiaires en 2013 à plus de 2 500 avant le début de la crise sanitaire. Avant ma nomination en tant que DTN, nous étions huit personnes à travailler au sein de FormaBad, sans que cela ne coûte plus cher à la FFBaD puisque nous avons optimisé notre fonctionnement avec les dispositifs mis en place par l’État. Quels sont les chantiers prioritaires ? Notre objectif est de parvenir à basculer la fédération dans une nouvelle organisation, qui se veut plus proche des territoires et donc des licenciés. La raison d’être d’une fédération comme la nôtre réside dans la notion de service. Les gens qui viennent pratiquer dans nos clubs affiliés ne sont pas forcément là pour le plaisir de prendre une licence ou de rejoindre une commu-nauté, mais bien pour recevoir un service adapté à leurs envies. Et c’est là que nous devons nous démarquer, sans se voir trop petits, car nous ne pourrons jamais être concurrentiels des structures qui proposent des cotisations très faibles. Notre aide doit donc être précieuse pour tous les pratiquants, ce qui n’est possible qu’en étant davantage professionnels et experts dans tout ce que nous leur proposons. Quelles sont les clés pour y parvenir ? D’ici 2024, nous souhaitons que chaque ligue dispose d’un directeur et de responsables par secteur, afin de pallier les limites de notre système actuel, construit autour des cadres tech-niques. Dans les faits, ces derniers, initialement prévus pour assurer un rôle de relais, d’appui et de conseil stratégique auprès des territoires, sont malheureusement devenus des généralistes face au trop grand nombre de missions diverses qui leur sont confiées. Avec un niveau d’actions qui n’est aujourd’hui plus suffisant pour travailler de manière optimale dans chaque région. Pour améliorer notre niveau de réponse sur le déploiement des dispositifs fédéraux, nous allons désormais évoluer selon une logique de réseau, pour que tout le monde puisse apprendre de ses confrères avec une coordination plus globale. C’est le sens de l’histoire et la relation sera à la fois ascendante et descendante, avec des responsables locaux sollicités pour construire l’avenir du badminton français mais aussi pour assurer le bon déploiement de nos actions. Plus notre ramification sera importante, plus nous serons aidants. Cela va nécessiter de casser des habitudes de travail et de fonctionnement, tout en assurant la continuité fonctionnelle de la fédération. Comme voyez-vous votre rôle dans ces changements en profondeur ? Avec la validation de l’organigramme de la Direction Technique Nationale (voir par ailleurs), j’es-père pouvoir prendre de la hauteur et assurer le pilotage de cette nouvelle vision d’ensemble, notamment portée par nos deux directeurs de la performance – sociale et sportive. Pour le moment, je suis davantage dans l’urgence opérationnelle, mais je peux vous affirmer que nous sommes au travail sur ces nombreux changements que nous souhaitons engager. Je sais que nous serons jugés sur nos actes et que, pour le moment, la rénovation de notre système n’est pas encore palpable pour le licencié. Moi le premier, rien ne m’agace plus que la perte de temps. Je suis toutefois confiant dans le fait que les premiers effets de notre organisation – qui ne sera pas parfaite d’emblée et qui nécessitera forcément des ajustements – se feront rapidement sentir. À quoi faut-il s’attendre sur le plan sportif ? Là aussi, la donne est simple telle qu’elle est fixée par l’Agence Nationale du Sport : nous sommes attendus sur les podiums mondiaux et olympiques. Nous avons beau progresser année après année, notamment dans les catégories jeunes, ce n’est pas encore suffisant aux yeux de nos interlocuteurs, focalisés entre autres sur les Jeux de Paris en 2024. Notre modèle de performance sportive doit évoluer pour prétendre à participer rapidement au concert olympique. C’est quelque peu différent en para-badminton, où nous avons plutôt réussi nos débuts aux Jeux cet été à Tokyo. Ce sont de bonnes bases pour parvenir à faire mieux dans trois ans. • Avec deux podiums paralympiques pour commencer son mandat, Jérôme Careil ne manque pas d’ambitions pour le para-badminton. “Être au servicedes pratiquants” Texte : ANTOINE FRANDEBOEUF • Photos : Badmintonphoto et D.R. Nommé Directeur technique national de la FFBaD depuis le 1er mai 2021, Jérôme Careil va être l’un des acteurs majeurs de la rénovation du badminton français durant cette courte olympiade qui débute. Un défi en phase avec ses convictions. © Badmintonphoto LIRE LA SUITE LIRE LA SUITE 18 • OCTOBRE 2021 • 100%Bad