RECHERCHE La fertiline améliorerait SUR LES CELLULES le taux de réussite des FIV SOUCHES L’encadrement de la recherche sur l’embryon et les cellules souches embryonnaires humaines fait partie des missions de l’Agence de la biomédecine, qui délivre les autorisations de recherche en la matière. En 2020, le Pr Jean-Philippe Wolf et son équipe u serviced de biologie de la reproduction de l’hôpital Cochin, à Paris, ont L’autorisation de l’Agence obtenu ce sésame afin de mener des travaux sur la fertiline, un nous a permis de démontrer peptide susceptible d’améliorer le taux de réussite des féconda- les effets positifs de la tions in vitro (FIV). En FIV, la plupart des échecs sont dus à un défaut de qualité de fertiline sur les premières l’embryon. Le Pr Wolf est parti de l’hypothèse selon laquelle en étapes du développement améliorant le développement embryonnaire, le taux de réussite des AMP devrait augmenter. Son équipe a découvert une molé- embryonnaire et ainsi cule, la fertiline, considérée, à l’origine, comme un inhibiteur de la de lancer un essai clinique fécondation, et qui s’est finalement révélée améliorer la pénétra- qui vient d’être autorisé tion des spermatozoïdes dans l’ovule chez la souris et dans l’espèce humaine. par l’ANSM afin d’aider Suite à cette découverte majeure, l’Agence a autorisé en 2012 un des couples en parcours essai clinique en FIV. Mais une modification législative intervenue de PMA. en 2013 a contraint cet essai à s’interrompre. « Nous n’avons eu que trois mois à la place des 24 prévus, raconte-t-il. Mais les résul- Pr Jean-Philippe Wolf, service de biologietats ont été surprenants avec une méliorao des aux e nais-tda tin de la reproduction, hôpital Cochin, Parissance par transfert embryonnaire en relation et une diminution importante des fausses couchesgrâc àla moléculee». Puis, en 2015, l’Agence autorise l’équipe du Pr Wolf à travailler sur les ovo- cytes immatures humains. Pendant cinq ans, les chercheurs étu- dient plus de 1 600 ovocytes en collaboration avec les services de génétique et de cytogénétique de l’hôpital Necker, et l’Institut Cochin, Inserm U1016 (Paris). « Nous avons montré que la fertiline améliore le taux de maturation des ovocytes, mais surtout avec une amélioration de leur composition en chromosomes, ce qui 3 revient à “rajeunir” les ovules, et ce quiexplique la baisse des autorisations de fausses couches », observe-t-il. Le Pr Wolf sollicite alors, en 2020, recherche sur l’embryon une nouvelle autorisation de recherche sur l’embryon humain afin (0 renouvellement) d’évaluer l’effet de ce peptide sur son développement. « Les résul- tats sont nets : la fertiline augmente le pourcentage des embryons qui atteignent le stade de transfert, témoignant de l’amélioration de leur capacité évolutive », ajoute-t-il. 1 autorisation Ces multiples études ont conduit à un nouvel essai clinique quivient d’être autorisé par l’ANSM. Piloté par l’Assistance de conservation (dont Publique-Hôpitaux de Paris pour une durée de 45 mois, il inclura 1 renouvellement) 360 couples lors d’une étude prospective randomisée multi- centrique, avec pour critère d’évaluation le nombre d’enfants nés après le premier transfert chez des femmes de moins de 37 ans, et 0 un suivi des patientes et des enfants pendant un an. autorisation d’importation de CSEh à des fins de recherche Rapport annuel 2020 49