LE MONDE DE L’ART I ZOOM SUR… Les Franciscaines, club atypique de Deauville Le chemin a été long et jalonné d’embûches, mais l’ancien couvent de sœurs a enfin ouvert ses portes, métamorphosé en un lieude vie. À la fois musée, scène de spectacle, salle d’exposition et de lecture, où il fait bon flâner. PAR SOPHIE BERNARD Deauville, son hippodrome, son en 1996 celui de Pâques, dédié à la musiqueTémoignage des liens étroits que cultive casino, ses planches… et désor- classique, Livres & Musiques en 2004, Deauville avec le médium, celui-ci rassemble mais ses Franciscaines. Ce nou- Planches Contact, consacré à la photographie,des figures historiques – Robert Capa, les veau centre culturel, situé à en 2010, et le Gala des Étoiles en 2011. frères Séeberger, Jacques-Henri Lartigue – quelques encablures de la plage, offre un qui ont immortalisé la ville ou sa région. Il est concept singulier,pour ne pas dire Une offre culturelle enrichie aussi à l’origine de la création du festival « unique », comme le qualifie Philippe Cette idée d’un établissement culturel d’en-Planches Contact, basé sur des commandes Augier, maire de la commune. Le projet réu-vergure a germé dès le début des portant sur le territoire dans le cadre d’un nit musée, médiathèque, salle de spectacle,années 2000. Le projet est d’abord limité àprogramme de résidences. lieu de conservation et espace où il fait bonune médiathèque et un théâtre, mais la criseOn peut comprendre que Deauville ait vu les s’attarder. L’ensemble implanté dans un de 2008 remet tout en cause. Ce contretempschoses en grand et que le bâtiment patrimo- cadre majestueux : l’ancien couvent occupéva finalement être une chance : en 2012, lanial des Franciscaines, de quelque 6 000 m,2 par la congrégation des sœurs franciscaines.municipalité a l’opportunité de racheter lesoit apparu comme l’abri idéal pour ces tré- Si d’autres villes, comme sa voisine aveccouvent des sœurs franciscaines, l’un des plussors. Un choix révélateur de l’engagement de « Un été au Havre » voulu par Édouard Phi-vieux bâtiments de la ville, datant de la fin dula municipalité pour la culture, puisque, sur lippe en 2017, ont misé sur la tenue d’un évé-XIX siècle. L’année précédente, la mairieeles 21 millions d’euros nécessaires à l’acquisi- nement annuel d’envergure pour renforcer avait décidé d’adjoindre un musée à son pro-tion et aux travaux, elle en prend plus de la leur attractivité, la station balnéaire nor-jet initial, après avoir reçu la collection d’An-moitié à sa charge, les subventions publiques mande de 4 000 habitants a choisi un lieudré Hambourg en donation. Riche de plus de et le mécénat s’élevant à près de 10 millions pérenne. Avec le même objectif : attirer la3 600œuvres, dont plus de0 toe50ils du pin-ed’euros. « Le jeu en vaut la chandelle, car population locale, mais aussi, plus largement, tre,cette dernière compte égleent dsam el’objectif des Franciscaines est autant d’enri- les touristes français et étrangers. tableaux de Marie Laurencin, Eugène ou-B chir l’offre culturelle existante de rencontres Si Deauville n’apparaît pas spontanément din, Kees Van Dongen et atres arttu ises et de spectacles que d’accueillir trois exposi- comme une cité de culture, ce domaine est ayant travaillé dans la région. D’utrescollec-ations temporaires par an », indique Caroline pourtant l’un des chevaux de bataille de Phi- tions viennent s’y agréger, d foont un ndsClémensat, sa directrice générale. lippe Augier. Depuis qu’il est entré en poli- mémoriel sur la ville, u sur le chevaln tique au milieu des années 1990, la ville a ini- reconnu d’intérêt nationalpra la Bibli-oUne verrière comme emblème tié plusieurs événements : au festival du thèque nationale de France,asquu’ini n Le chantier a débuté en 2018, trois ans après cinéma américain, créé en 1975, s’est ajouté ensemble d’un millierde potgraphiho es.que l’agence d’architecture et de scénographie N 222 LA GAZETTE DROUOT N° 22 DU 4 JUIN 2021 © COPYRIGHT AUCTIONSPRESS