LES VENTES I ADJUGÉ RÉGIONS Des loups dans la neige par Argy-Rousseau Par son adjudication, c’est à une Vivant entre Paris et Saint-Rémy de Pro- belle surprise que nous a conviés vence, il a exposé en France comme à le vase narratif du maître verrier, l’étranger ; en atteste d’ailleurs cette tech- tandis que les œuvres des peintres nique mixte sur toile (140 x 140 cm) signée, Pierre Lesieur et Vanber datée et portant une étiquette de la galerie recevaient un juste hommage. David B. Findlay à New York. Suivait le 32 500 € : c’est la somme qu’il fallait finale- fond d’atelier d’Albert Voisin dit «Van- ment débourser pour devenir le nouveau ber», artiste marqué par le cubisme qui se propriétaire du vase «aux loups» d’Argy- retira dès 1956 dans un village de la Rousseau (voir Gazette n° 20, page 126). Drôme, Crest, qui l’inspirera par ses pay- Rappelons que ce modèle très recherché sages. Ses vingt-neuf œuvres proposées ici n’a été découvert qu’à quelque distance ont toutes trouvé amateur, pour un total des bureaux de l’opérateur, dans une mai- de 10 400 €. son lyonnaise située dans le quartier de Montchat… La ronde des loups s’y LYON, MERCREDI 26 MAI, détache sur le tapis neigeux, traité en ARTENCHÈRES OVV. vagues géométriques : une stylisation qui CABINET MARCILHAC. s’inscrit parfaitement dans l’esprit art déco. Côté cimaises, se détachait avec 6 260 € un Nu devant la glace peint en 1963 par Pierre Lesieur ; ce peintre parisien, après une Gabriel Argy-Rousseau (1885-1953), période vouée à l’abstraction, est revenu vase Les Loups dans la neige dans les années 1970 à la figure humaine, en pâte de verre violine, blanc et noir, en peignant de nombreux nus féminins. modèle créé en 1926, signé, h. 25 cm. Adjugé : 32 500 € TRAVAILLER EN BEAUTÉ SUR UN BUREAU DE FORTIN Placeà la grande ébénisterie des XVII et XVIIIe esiècles, incarnée par des pièces mobilières de choix, plaquées de bois exotiques et exécutées à Paris ou à Anvers… L’ébéniste Fortin est assez peu connu. On sait qu’il a exercé dans la capitale à l’époque de Louis XV, et ses productions, estampillées «L. Fortin» – l. sans doute pour «Louis» –, font souvent preuve d’originalité par leur silhouette et leurs motifs décoratifs. Bel exemple de son style élégant, un bureau plat de forme galbée, reposant sur des pieds bien cambrés, apparaissait lors la vacation chinonaise ; il s’habille d’un placage de palissandre et ouvre par trois tiroirs en ceinture. Marqué au nom de son auteur, avec sa lingotière de cuivre et ses ornements en bronze doré, il a été apprécié à hauteur de 32 000 €. Direction le nord ensuite, avec un cabinet en placage d’écaille rouge marqueté de filets, vendu 16 470 €. Ce caractéristique travail anversois du XVII siècle ouvree par onze tiroirs et deux portes démasquant un théâtre à fond de glace et au damier d’écaille et d’os (135 x 101 x 43 cm). On pouvait aussi acquérir, à raison de 11 200 €, un cabinet de la même époque Époque Louis XV. Bureau plat de forme galbée estampillé «Fortin», à piétement, paré d’un placage d’ébène avec plaquettes et baguettes placage de palissandre, lingotière de cuivre, à motifs de vaguelettes (168 x 169 x 134 cm). À l’intérieur, les poignées de tirage, entrées de serrure et chutes en bronze doré, 78 x 160 x 75 cm. Adjugé : 32 000 € portes et les façades de tiroirs sont ornées de plaques d’ivoire peint à l’imitation du marbre, dans des encadrements d’ébène gravé de fleurs ; on y découvre aussi un théâtre en marqueterie de cubes CHINON, JEUDI 27 MAI. de bois exotiques, à onze petits tiroirs et tiroirs secrets. SALLE DES VENTES DE CHINON OVV. M. DAYOT. 140 LA GAZETTE DROUOT N° 22 DU 4 JUIN 2021 © COPYRIGHT AUCTIONSPRESS