LES VENTES I RÉGIONS INIMITABLE FRANÇOIS LINKE Entre pastiche et création originale, ouvriers de toute l’Europe : après avoir de fabrication. Linke peut bientôt François Linke a su produire des travaillé à peine deux ans à Vienne, il également se permettre d’ouvrir une meubles d’exception, appréciés vient s’installer en France en 1875. Il s’y succursale place Vendôme, un lieu idéal de leur temps et aujourd’hui fort mariera et ouvrira son atelier en 1881. pour attirer les prestigieux clients. convoités. François Linke a fait le bon choix dans sa La consécration officielle viendra à Au premier regard, il nous semble production, puisque en vingt années son l’Exposition universelle de 1900, avec reconnaître des bronzes de Charles atelier est passé d’une à quatre-vingt-dix l’obtention d’une médaille d’or pour un Cressent dans cette élégante figure personnes. Tous travaillent à son service bureau de style rocaille. Contrairement à féminine placée au centre d’un écusson dans sa fabrique du 170, Faubourg-Saint certains de ses confrères, et jusqu’au milieu feuillagé et dansant sur un piédestal. Antoine. Il s’agit d’une véritable des années 1930, son activité ne faiblira pas. Mais si l’on y regarde de plus près, on ne entreprise moderne, qui adopte les peut ignorer ce petit grain de fantaisie, nouvelles techniques de production, JEUDI 10 JUIN, MÂCON. QUAI DES ce mouvement ainsi qu’une richesse garantissant une qualité optimale ENCHÈRES OVV. décorative qui ne collent pas avec le début du XVIII siècle. Tout le génie dee François Linke est là : réussir à créer des meubles finalement très personnels et reconnaissables en s’inspirant des styles passés. Si ce goût pour le pastiche a débuté dans les années 1820 en France, avec le penchant de la duchesse de Berry pour le gothique, la tendance s’est confirmée sous Louis-Philippe, qui voulait rassembler le pays autour de son héritage historique et patrimonial. À une époque marquée par l’éclectisme, de nombreux ébénistes répondent en se tournant vers les pastiches ; ils reprennent en particulier les canons du Louis XV, l’un des styles les plus prisés pour sa fantaisie, ses lignes galbéeset ses décors rocaille.Aux côtés de François Linke, nombreux sont ceux à s’engager sur cette voie, notamment Henry Dasson et Alfred II Beurdeley. Néà Sant Pankraz, en Bohême, Linke a commencé très jeune son apprentissage, avant de faire son tour de compagnon en Autriche. Paris fait alors rêver des Attribuée à François Linke (1855-1946), vitrine de style Louis XV en acajou, bronzes dorés et ciselés, dessus de marbre, 154 x 143 x 45 cm. Estimation : 12 000/15 000 € LA GAZETTE DROUOT N° 22 DU 4 JUIN 2021 135 © COPYRIGHT AUCTIONSPRESS