LES VENTES I RÉGIONS Le premier dictionnaire de chinois en France Entrepris sous Louis XV, le tout largement sur l’ouvrage, resté à l’état de premier dictionnaire chinois-français manuscrit en raison de problèmes de finance- vit finalement le jour grâce à ment, du père Basile de Glemona (1648- l’incontournable Napoléon I.er 1704) : le Vocabulaire chinois/latin, élaboré Cet exemplaire de l’édition originale du pre- entre 1694 et 1699 à Nankin, où sont déjà tra- mier dictionnaire chinois-français-latin – et duits en latin environ sept mille idéogrammes. d’ailleurs le premier dans une langue occiden- Mais de Guignes traitera dans son livre plus tale – provient d’une collection particulière de quatorze mille caractères, avec leur traduc- bretonne. Ce «chef-d’œuvre de la typogra- tion en latin et en français. Les tableaux d’or- phie», selon le spécialiste Joseph-Marie Qué- thographe et de prononciation représentent rard, a pour auteur Chrétien-Louis-Joseph aussi un travail de gravure colossal, rendu pos- de Guignes, fils de l’orientaliste Joseph sible grâce aux matrices en buis, très peu utili- de Guignes et lui-même sinologue et profes- sées jusque-là, réalisées entre 1718 et 1745 seur de syriaque. Attaché dès 1783 au consu- sous la direction du sinologue Étienne Four- Chrétien-Louis-Joseph de Guignes (1759-1845), lat de France à Canton, il est resté près de mont et conservées depuis 1802 à la Biblio- Dictionnaire chinois-français et latin publié vingt années en Chine. Abandonné pendant thèque impériale. On les surnommait les d’après l’ordre de sa majesté l’Empereur et Roi plus de soixante ans, ce vaste projet fut « buis du Régent ». Napoléon-le-Grand par M. de Guignes, Résident relancé en 1808, grâce à l’intervention de deFrance à laChine, fort in-folio, Paris, l’empereur Napoléon I. De Guignes auraer SAMEDI 12 JUIN, PLÉRIN-SUR-MER. Imprimerie impériale, 1813. tout de même besoin de cinq années pour KARL BENZ COMMISSAIRE-PRISEUR OVV. Estimation : 3 000/5 000 € l’achever. Pour cette somme, il se reposera M. VEYSSIÈRE. La Corse et ses beautés Lucien Péri mènera à Marseille une belle sélection de peintres corses. Lumineuse et apaisante, sa marine séduira tous les amoureux de l’île de Beauté. Plus que quiconque, Lucien Péri aime dépeindre sa ville natale d’Ajaccio. Il nous en offre une vue radieuse, une œuvre à l’image de sa peinture moderne et poétique, au dessin synthé- tique et aux couleurs claires et lumineuses, qui deviendra dans les années 1920 emblématique de la Corse. On pouvait lire dans Le Petit Bastiais en 1904 : « Lucien Péri est un paysagiste ému possédant le secret de la séduction ». L'artiste est d’ailleurs choisi par le syndicat d’initiative de l’île pour réaliser des affiches publicitaires, en 1933, et participe à la réalisation du diorama du pavillon de la Corse pour l’Exposition internatio- nale de 1937 à Paris. Il illustre également de nombreux ouvrages d’auteurs locaux, tels Raoul Blanchard ou Lerenzi de Bradi, et fournit régulièrement, entre 1924 et 1934, ses travaux aux revues L’Illustration et La Corse touristique. Et son renom ne se limite pas aux frontières de son île, puisqu’il expose dès 1910 dans la capitale, dans les salons, mais aussi dans les gale- ries Georges Petit, Borghèse et des Champs-Élysées ; il sera même nommé membre du jury de la Société nationale des Lucien Péri (1880-1948), Bateau dans la baie d’Ajaccio, huile sur toile, 70 x 92 cm. beaux-arts. Lucien Péri a également voyagé dans d’autres Estimation : 4 000/6 000 € régions, visitant la Bretagne, la Brière, la Sologne ou les Landes, dont il a laissé de nombreux paysages appréciés tant en France MERCREDI 9 JUIN, MARSEILLE. qu’à l’étranger, notamment en Angleterre et aux États-Unis. MAISON R&C, COMMISSAIRES-PRISEURS ASSOCIÉS OVV. 130 LA GAZETTE DROUOT N° 22 DU 4 JUIN 2021 © COPYRIGHT AUCTIONSPRESS