LES VENTES I RÉGIONS PORTRAIT DE MOINE BOUDDHISTE Sculptée dans le cyprès, gouvernement militaire, les arts vécurent nouvelles idées architecturales, mais aussi cette tête de religieux témoigne néanmoins durant plus d’un siècle une des artistes pour travailler à ce vaste de l’originalité et du réalisme de belle période de renouveau. Avec la projet. Spirituellement, cette époque l’art japonais à l’époque Kamakura. volonté de reconstruire les temples connut également la diffusion de Si l’époque Kamakura est marquée au bouddhistes détruits de Nara, le shogun nouvelles doctrines bouddhistes plus Japon par la prise de pouvoir en 1185 envoie des moines en Chine, dirigés par populaires, la Terre pure et le zen. de Yoritomo et l’instauration d’un Shunjobo Chogen, afin de trouver de Les artistes, et notamment les sculpteurs, furent donc mis à pied d’œuvre dès la fin du XII siècle pour renouveler les imagese de culte. Si l’art japonais est alors encore influencé par la Chine des Song, il prend également son indépendance en revenant à un style très réaliste, propre à l’époque de Nara. Créée essentiellement par l’importante école Kei, la statuaire nippone connaît alors une période florissante, avec des pièces toujours plus complexes, tant pour les drapés que pour les coiffures. Ce réalisme est également rendu possible grâce à une technique bien particulière, utilisée pour cette tête de moine, celle de l’assemblage en « warihagi zukuri ». Le bois ayant la faveur des artistes à cette époque, celle-ci permet de réaliser des œuvres de plus en plus grandes, le moins lourdes possible et également résistantes (les blocs de bois ayant tendance à se fissurer sous l'effet de l’humidité). Les sculpteurs divisent ainsi le bloc en plusieurs parties, taillant en creux chaque élément pour ensuite remonter l’ensemble. Avec son front ridé et ses yeux – incrustés de cristal de roche – mi-clos, cette tête de moine était utilisée lors de processions, placée au sommet d’étendards. Durant des centaines d’années, ces œuvres ont été précieusement conservées au sein du trésor des temples. LUNDI 7 JUIN, MONTBAZON. ROUILLAC OVV. CABINET PORTIER ET ASSOCIÉS. Japon, XIII siècle, époque Kamakura (1185-1333).e Tête de moine en cyprès laqué beige, h. 33,3 cm. Estimation : 8 000/12 000 € 128 LA GAZETTE DROUOT N° 22 DU 4 JUIN 2021 © COPYRIGHT AUCTIONSPRESS