LES VENTES I ILE-DE-FRANCE AU RYTHME DE KIJNO La peinture devient musique avec cette toile rendant hommage au compositeur Olivier Messiaen. Ladislas Kijno est de retour à Versailles avec une œuvre appartenant à sa série des «Écritures blanches». Les amateurs se souviennent du record mondial établi à 74 100 € par la même maison de ventes, en 2019, pour une composition de dimensions similaires, elle aussi réalisée en 1961 (voir Gazette n° 44 de 2019, page 62). L’œuvre présentée aujourd’hui s’en différencie par la densité de sa composition sur trois registres évoquant des portées musicales, et son bel état de conservation. TitréeHommage à Messiaen – l’un des plus importants compositeurs de la seconde moitié du XX siècle, organiste et pianiste, mais égalemente enseignant réputé –, cette toile établit un parallèle entre la gestique du chef d’orchestre, les courbes sonores et la gestuelle du peintre. Avec le lyrisme de ses tracés et de ses notes colorées, Kijno fait vibrer sa toile comme un musicien. Il connaît le sujet sur le bout des doigts, lui qui a appris le violon avec son père, premier prix du conservatoire de Varsovie. C’est également avec ce Ladislas Kijno (1921-2012), Hommage à Messiaen, 1961 dernier qu’il a découvert le dessin. La musique a été l’une des (série des «Écritures blanches»), huile sur toile, 195 x 350 cm. grandes sources d’inspiration de l’artiste, qui s’est particulièrement Estimation : 35 000/50 000 € intéressé aux compositions d’Henri Dutilleux, d’Elzbieta Sikora et de François Bayle, ainsi qu’à l’approche du chef d’orchestre Jean-Claude Casadesus. DIMANCHE 6 JUIN, VERSAILLES. VERSAILLES ENCHÈRES OVV. L’art du décor Bureau Mazarin, service de Sèvres et corail chinois : les ornements font la différence. Le succès était au rendez-vous pour la dispersion d’une belle collection flamande, qui totalisait 400 000 € frais compris. Doublant les prévisions, ce bureau Mazarin en prenait la tête, à 38 750 €. Il s’orne de marqueterie Boule «en partie», faisant apparaître le motif en positif, découpé dans le métal sur fond d’écaille, selon la technique inventée en Allemagne et à laquelle l’ébéniste ordinaire de Louis XIV a laissé son nom. Teinter l’écaille en rouge permet d’accentuer le fastueux contraste avec l’or du laiton, qui anime les ornements empruntés à Berain, dessi- nateur de la chambre et du cabinet du roi. Les dieux de l’Olympe étaient honorés par Sèvres, leurs portraits polychromes en buste sur fond grisaille, figurés dans des médaillons cernés d’or sur un fond bleu, ornant les seizes pièces d’un service à café emporté pour 29 375 €. Ils ont été réalisés par Charles Dodin entre 1796 et 1797, Bureau Mazarin en partie d’époque Louis XIV, qualifié de «peintre exceptionnel de première classe» par le directeur de la manu- en placage d’écaille teintée rouge et de laiton facture Alexandre Brongniart. Attendue au plus haut à 1 500 €, une branche de marqueté en partie, au décor inspiré de Berain, corail rouge sculptée en Chine au XX siècle était propulsée à 31 875 €. Associé àe ouvrant à sept tiroirs et un vantail en façade, de nombreuses légendes, et paré d’une riche symbolique liée à la régénération, à huit pieds en console réunis par une entretoise en X, 81 x 116 x 65 cm. la richesse et au prestige, le matériau est sculpté de cinq représentations de la Adjugé : 38 750 € déesse Guanyin, accompagnée de nombreux attributs (50 x 68 cm, poids 2 900 g). FONTAINEBLEAU, DIMANCHE 30 MAI. OSENAT OVV, MME DE LA CHEVARDIÈRE, M. L’HERROU. 114 LA GAZETTE DROUOT N° 22 DU 4 JUIN 2021 © COPYRIGHT AUCTIONSPRESS