moins de contrôle. Donc moins de procédures et de règles, et par conséquent de hiérarchies qui les entretiennent. L’entreprise libérée repose sur la confiance accordée aux collaborateurs. Est-ceque faireconfiance s’apprend ? Oui, bien sûr ! Il s’agit de changer son regard sur l’Homme. Plutôt que de considérer ce dernier comme un risque potentiel qui appelle au contrôle, il faut avoir l’assurance qu’il a fondamentalement envie de faire un bon travail. Parce que cela le rend heureux. Les coachs sont parfois nécessaires pour acquérir cette attitude. Le plus efficace est un coaching par la médiation du cheval. Si l’on ne fait pas confiance au cheval, si l’on essaie d’imposer sa loi, il se cabre, refuse de collaborer. L’homme agit souvent de manière similaire… autour d’une gouvernance. » Emmapom s’est passera un mouvement de bascule. Une guerre des déployée et est désormais une agence de talents va accélérer le phénomène, car ces derniers communication. « La structure s’est allégée iront vers les entreprises capables de les stimuler. » en même temps qu’elle a grandi », poursuit Et les millenials, enfin, n’accepteront pas de sa créatrice.« Nous n’avons pas de bureau, travailler dans des entreprises où ils n’ont pas les nous travaillons à distance. On se voit chez les mains libres. La tendance est irréversible. uns ou les autres, sur Skype ou dans des espaces Et les entreprises qui se libèrent et prennent de de coworking. Chacun est responsable de ses l’avance aujourd’hui seront difficiles à rattraper. clients et monte son équipe en fonction des Reste que le concept d’entreprise libérée n’est prestations demandées. Nous avons des réunions pas forcément applicable à tous les écosystèmes de stratégie, de gouvernance, des process carrés, entrepreneuriaux. Il ne convient pas à tous les qui, par les règles posées, assurent la liberté. collaborateurs ; pour certains la pratique Il n’y a pas d’autorité de personne, mais une exclusive de l’horizontalité peut être déstabili- autorité de compétence. » sante. Emma Pometan reconnaît l’exigence, et AlexandreGérard n’en doute pas, la révolution la difficulté parfois, dela mise en place d’un tel est bien en marche : « Dans moins de cinq ans, modèle impliquant un changement de para- on aura atteint le chife de 150 entreprisesfr digme profond. « Changer des comportements, libérées de plus de500 personnes, et là, il se souligne Philippe Rodet, est long et difficile. »u 33 RD - apiS ©