à trois événements marquants de ces dernières décennies, selon William Dab, professeur titulaire de la chaire Hygiène et Sécurité du CNAM. D’abord, l’affaire de l’amiante, qui éclabousse la France dèsles années 1970. « Le traumatisme de l’amiante, avec ses 100 000 morts évitables, a été vécu comme une faillite collective. Il a aussi poussé la société à agir sur le sujet de la santé au travail » , estime-t-il. Ensuite, la multiplication des études scientifiques sur le rapport entre travail et santé. Les travaux de recherches ont donné de nouveaux arguments pour convaincre notamment les entreprises. « Celles-ci ont progressivement réalisé que préserver la santé des travailleurs leur était profitable. » Autrement dit, qu’une entreprise en bonne santé, c’est aussi et d’abord des travailleurs L e travail, c’est la santé. Rien faire,en bonne santé. Exemple avec l’étude menée c’est la conserver » , chantait Henri depuis 2010 par l’Organisme professionnel Salvador en 1965. Ou comment de prévention du bâtiment et des travaux poser en quelques mots, certes publics (OPPBTP) : elle révèle que lorsqu’une un peu légers, une problématique entreprise investit 1 € en prévention santé, très sérieuse de la vie du travailleurelle récupère en moyenne 2 à 3 € dans les d’hier et d’aujourd’hui. Signe que les temps dix-huit mois suivants. Baisse de l’absentéisme, changent, cependant, la ritournelle a un peu augmentation de la productivité, augmentation vieilli. La version 2018 ressemblerait plutôt à du chiffre d’affaires… Ou quand la santé ceci : « Le travail c’est la santé… c’est aussi ladevient un levier d’efficacité et de rentabilité. conserver. » Fort heureusement, s’est en effet bien installée dans la conscience collective RISQUES PSYCHOSOCIAUX l’idée que travail et santé ne sont pas anti- Le troisième événement est plus récent : nomiques,voire qu’ils peuvent être des alliés. c’est l’irruption de la question des risques Un changement d’état d’esprit lié notamment psychosociaux au travail. « La médiatisation 25 apiS ©